#ChallengeAZ │ T… des Terres pour les écoles de Sérigny

Sérigny, Vienne

Vue aérienne de Sérigny (86) © GoogleMaps

J’ai toujours entendu dire que ma grand-mère était allée à l’école « chez les sœurs », comme on disait. Voilà qu’après quelques recherches sur la commune de Sérigny je découvre qu’il y avait bien une école religieuse (pour les filles) crée par Mme VENAULT de la FOUCHARDIERE.

 Le 17 juin 1869 Mr le curé GUYOT demande l’autorisation à Monseigneur d’ouvrir une école avec deux religieuses, « une pour instruire les petites filles et l’autre pour visiter les malades ». Il a l’espoir par la suite de faire venir deux frères pour éduquer les garçons mais cela ne se fera pas car il existe déjà une école laïque pour les garçons.

Le 8 mai 1869 est rédigé un acte notarié de donation fait par Marie Louise Anne Victoire de la FOUCHARDIERE épouse autorisée de Charles Antoine VENAU à la congrégation de Saint Martin de Bourgueil pour la somme de 125 f. La donation est acceptée par Napoleon.

En octobre 1871 Mr le curé demande le changement des religieuses suite à des commérages qui altèrent les bonnes relations avec ses paroissiens et les deux nouvelles arrivent quelques jours plus tard.

Au recensement de 1872 est citée Françoise CHEVRAULT, religieuse qui soigne les malades, et Jeanne DAVID, institutrice, et à celui de 1876 une troisième sœur Louise PIMBERT ainsi que quatre pensionnaires.

En décembre 1882 la supérieure de la congrégation de Saint Martin de Bourgueil « est autorisée à vendre à la Dame veuve VENEAU moyennant le prix de 2500 francs […] une pièce de terre sise à Sérigny sur laquelle est élevée une construction autrefois affectée à usage d’école provenant d’une donation faite par la dite Dame VENEAU. »

Dans les délibérations du conseil municipal du 24 mai 1905 Mr le Maire communique deux lettres de l’inspecteur primaire : 

  • La première précise que l’école publique jusqu’alors spéciale aux garçons sera transformée en école mixte après la fermeture de l’école privée.
  • La seconde exige de faire exécuter les travaux nécessaires afin de la rendre convenable.

En 1934 l’école religieuse compte 35 élèves et en 1954 il n’y en a plus que  22 élèves. Elle fermera quelques années plus tard, peut-être en 1958 car cette année-là il y a deux  écoles publiques mixtes une au bourg et l’autre à 5 km, à la Belle-Indienne.

En 1875 la commune fait l’acquisition d’un terrain situé au lieu-dit La Boissellerie, près du village de Gençay, pour y établir une école de hameau, d’une superficie de 8 ares pour le prix de 300 fr. Le terrain appartenant à Mr LECOMTE Louis Taillefer, beau-frère de ma sosa 23.

 

En 1910, François LEBLANC loue pour 12 années 5 ares 28 de terre labourable destinée à faire un jardin pour l’école du hameau de Gençay située au lieu-dit La Belle-Indienne (1) « moyennant le prix annuel de 8 f »

Ce Francois LEBLANC n’est autre qu’un grand oncle, frère de ma grand-mère. Et c’est ainsi qu’en cherchant l’origine de l’école fréquentée par ma grand-mère que je découvre l’implication d’un proche dans la vie du hameau berceau de ma famille.

(1) L’école de la Belle Indienne était toujours en activité l’été dernier.

Sources : archives départementales de la Vienne et archives diocésaines de Poitiers.

#ChallengeAZ │ I… Je me souviens de la Belle Indienne

C’est un hameau de la commune de Sérigny situé à 5 km du bourg sur la D757 entre Orches et Richelieu : La Belle-Indienne. 

Ce lieu est la source de souvenirs familiaux et je me suis toujours demandée qu’elle était l’origine de ce nom atypique. Je ne pense pas que les indiens soient venus dans notre Poitou ! D’après la mémoire locale, l’origine de ce nom peu banal pour notre région viendrait d’une petite épicerie possédant un rayon mercerie, avec des cotonnades à fond sombre appelées « Belle-Indienne ». C’est en l’honneur de ces étoffes que l’épicerie aurait porté comme enseigne : « A LA BELLE-INDIENNE ». Et tout naturellement le hameau qui s’est formé autour aurait pris son nom !

Cette rumeur pourrait être confirmée par les recensements. Il semble en effet que l’épicerie apparaisse dans le hameau entre 1891 et 1896. En effet, on ne trouve aucune trace de l’épicerie en 1891. En revanche, en 1896, on recense 10 foyers dont :

  • un boucher : Grégoire CHEDEVERGNE et son épouse,
  • un instituteur : Charles GUITON avec son épouse et son fils,
  • une institutrice : Marguerite BOUTIN avec son époux, sa fille et un domestique,
  • un cordonnier : Octave DELAGARDE avec son épouse Marie LAURIN aubergiste,
  • un cantonnier : Louis GARNIER avec son épouse et ses enfants,
  • un sabotier : Vincent BEAUVILLAIN,
  • et une épicière : Zoé BERTIER. 

En 1901 on trouve beaucoup de métiers au bourg, mais, à La Belle Indienne, il n’y a plus qu’un couple d’instituteurs (Charles GUITON et sa femme) et le cantonnier. On retrouve l’épicière à Gençay, un hameau tout proche. Il s’agit certainement d’une erreur de recensement car en 1906 et en 1911 notre Zoé est toujours à La Belle Indienne. En 1911 elle a 76 ans et on la dit rentière. Combien de temps a-t-elle tenu son épicerie, mystère ? On sait, d’après le BODACC (Bulletin officiel des annonce civiles et commerciales), que l’épicerie a porté le nom de « LA BELLE INDIENNE » jusqu’à sa cessation d’activité en 1970.

En reprenant les recensements antérieurs, on s’aperçoit que ce hameau apparaît de façon épisodique. Ainsi en 1851, on recense un foyer dans ce hameau et par la suite il n’est plus cité. Cette recherche met donc à mal la croyance locale telle qu’elle m’a été racontée. 

Le mystère s’épaissit quand, au cours de recherches, on apprend que « La Belle Indienne » était le surnom donné à la veuve SCARRON avant qu’elle devienne la Marquise de MAINTENON. Ce surnom faisait référence à son enfance qu’elle avait passée en Martinique. 

Alors, qui de l’épicerie ou du lieu a donné le nom à l’autre ? Le lieu est-il un hommage à la Marquise ? Cela reste un mystère.

L’évocation de cette épicerie est liée à ma grand-mère paternelle, Joséphine LEBLANC  qui l’a probablement fréquenté et certainement assisté à sa création.

C’est au lieu-dit La Croix, à 1 km de La Belle Indienne, que ma grand-mère voit le jour l’été 1864, quatrième enfant d’une fratrie de six (2 filles et 4 garçons). 

Quatre enfants sont nés à la Croix, Flavie et Camille à la Ménonière, mais Flavie décède à 1 mois. Le père décède à 43 ans à Fourneuf  laissant 5 enfants mineurs (âgés de 12, 11, 8, 6 et 2 ans). La mère décède à 56 ans à la Galiserie. Elle ne s’était pas remariée : exceptionnel, pour une veuve avec de jeunes enfants. Au décès du père, la famille habite Fourneuf avec un domestique et une servante. Mais en 1876 il n’y a plus qu’une servante, les enfants ayants grandis. En 1881 la famille habite Gençay sauf Joseph qui est parti pour le 32ème régiment d’infanterie.

Mes grands-parents : Vincent Marcellin POISSON et Joséphine LEBLANC © photo collection privée

Ma grand-mère Joséphine se marie en 1885 avec Vincent Marcellin POISSON. Ils auront 14 enfants :

  • Joséphine (° 1885 à Fourneuf   † à 10 jours),
  • Marcellin (° 1886 à Gençay  † en 1914 en Moselle),
  • Camille (° 1888 à Saint-Bonnet   † en 1918 dans l’Aisne),
  • Aristide (°1891 à Gençay),
  • Emile (° 1892 à Bellebâte  † en 1893 à 3 mois ½),
  • Marie-Baptistine (° 1893 à Bellebâte),
  • Alida (° 1895 à Bellebâte),
  • Emilia (° 1896 à Bellebâte),
  • Maximin (° 1898 à Bellebâte),
  • Octave (° 1900 à Bellebâte),
  • Isabelle (°1901 à Bellebâte),
  • Lucienne (°1904 à Bellebâte),
  • Félicien (° 1907 à Bellebâte),
  • Renée (° 1910 à Berthegon).

© Mémoire des Hommes ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

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Situation géographique des hameaux de Sérigny cités dans l’article

Pendant 18 ans ils ont habité Bellebâte une ferme du XVème siècle, située au milieu des champs, en haut d’un coteau, la ferme à cour carrée fermée, typique de la région, domine le paysage environnant. L’accès se fait par une une large porte cochère, flanquée d’une autre piétonnière  également en plein cintre. Selon les dires locaux, il subsisterait des traces d’une chapelle, d’où partaient des couloirs souterrains en direction de la tour Legat et de la tour Gonzay, ces deux forteresses ayant été construites au XVème siècle pour protéger Châtellerault. Plusieurs cercueils de pierre ont été mis au jour à quelques dizaines de mètres du logis, qui abrite une exploitation agricole.

Ferme de Bellebâte (Sérigny)

 

Ci-dessous cartographie des lieux cités au cours de ce Challenge AZ.
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