De Liège à la paroisse de St-Saturnin de Poitiers

Par Thierry PÉRONNET (adhérent CGP n° 154)

Vers 1685 trois frères Jean, Englebert et Geoffroy DEMARNEF partent de Liège pour chercher fortune comme libraires et imprimeurs en France. Englebert et Geoffroy s’installent à Paris rue St-Jacques au Pélican, Jean de son côté choisit Poitiers la rue du marché en face de la tour Maubergeon à deux pas de l’église Notre-Dame-la-Petite où se trouve sa boutique de libraire-imprimeur au nom du Pélican.

le Pélican

COTEREAU (Claude). Du devoir d’un capitaine et chef de guerre. Aussi du combat en camp cloz, ou duel. Poitiers, à l’enseigne du Pélican [Jean et Enguilbert de MARNEF], 1549. In-4, couverture de vélin de réemploi (Reliure de l’époque)

Cette famille laissera une petite réputation dans le microcosme de la bibliophilie actuelle. Jean aura une descendance et donnera en héritage le prénom rare Englebert qui se retrouve sous la forme Enguibert-Anguibert et qui se transmettra sur plusieurs générations, sur plus de 150 ans, par la magie de la tradition familiale.

Cela commence par un fils de Jean, ensuite une petite fille Radegonde, nièce de ce premier Anguibert DEMARNEF poitevin (° vers 1500 + 1568), mariée en 1570 avec Thomas GARNIER le fils d’un apothicaire dont la boutique était dans l’actuel square Jeanne d’Arc à la tour Maubergeon. Elle prénomme un de ses enfants Anguibert (° 1587 St-Didier + 1650 St-Jean-Baptiste). Le dernier porteur connu sera un petit fils du précédant un certain Anguibert LADMIRAULT (° 1638 St-Hilaire-le-Grand + 1663).

La porte du pont Joubert à Poitiers gravure d'après un dessin de Charles Rauch (1791-1857), extrait de Guide Pittoresque du Voyageur en France, 1834

La porte du pont Joubert à Poitiers
gravure d’après un dessin de Charles Rauch (1791-1857), extrait de Guide Pittoresque du Voyageur en France, 1834 (voir Gallica)

Mais cette famille ne fut pas la première à introduire ce prénom en Poitou, on le retrouve caché dans la toponymie de la cité Pictave. Dans le livre issu d’un travail collectif « Du faubourg St-Saturnin au faubourg du Pont-Neuf : 3000 ans d’histoire »l’un des auteurs, Isabelle SOULARD, écrit que Ingelbert, prévôt du comte-duc Guy-Geoffroy-Guillaume fils de Guillaume V le Grand et d’Agnès de Bourgogne, a donné son nom au « Pontem Engelberti » cité en 1086 dans une charte. Ce Pontem Engelberti, c’est le pont Joubert qui relie la ville de Poitiers proprement dite au faubourg St-Saturnin, c’est l’un des plus vieux ponts de Poitiers qui était fortifié comme on peut le voir sur certaines gravures et peintures montrant le Poitiers de l’ancien régime.

La paroisse de St-Saturnin était essentiellement rurale, peuplée de fermiers, de métayers et de vignerons avec un bourg autour de l’église et le long du Clain où demeurent des artisans. On y retrouve la structure sociologique de toute bonne paroisse rurale du Poitou. Les bords de la rivière concentrent les métiers liés à l’eau : les meuniers, les tanneurs entre autres. Cette paroisse fait le lien entre la campagne à l’est de Poitiers et la ville proprement dite, la jonction se faisant par le pont Joubert porte d’entrée orientale de la cité Pictave qui se prolonge par la Grand-Rue, le decumanus de la ville romaine (le decumanus étant l’axe principal est-ouest, le cardo lui étant l’axe nord-sud).

La grande route de Poitiers à Bourges passe par St-Saturnin. Le plus vieux monument de Poitiers qui se trouve dans cette paroisse, c’est la Pierre Levée, un dolmen, qui fut érigé selon Rabelais par Pantagruel. Les deux frères Enguibert et Jean DEMARNEF de la seconde génération poitevine d’imprimeurs-libraires ont édité en 1533 le « Pantagruel » de Rabelais.

St-Engelbert St-Engelbert archevêque de Cologne (° 1185 au Schloss Burg + 1225 à Gevelsberg) était très connu et apprécié sous l’ancien régime dans la région de Liège où de nombreuses personnes portèrent son patronyme.

Pour en savoir + (par Maria FAUGERE CGP n° 2866)

« L’imprimerie & la librairie à Poitiers pendant le XVIe siècle »
par M. A. de la BOURALIERE, Mémoire de la Société des Antiquaires de l’Ouest,
tome XXIII, anée 1899, à télécharger ici.
(voir à partir de la page 72 le chapitre relatif à Jean II et Enguilbert II de MARNEF)

« Du faubourg St-Saturnin au faubourg du Pont-Neuf : 3000 ans d’histoire »
240 pages illustrées et agrémenté de 150 photos et illustrations proposées par des particuliers et dénichées chez des collectionneurs. Edité par le Comité du quartier Autour du Pont-Neuf. Vendu au prix de 17 €.
Contact et information pour acquérir le livre. Comité de quartier autour du Pont-Neuf, tél. 06.72.48.78.71.

 

Le centenaire 14-18 dans la Vienne # 1

site mémoire des poilus de la Vienne

Dans le cadre du centenaire 14-18, de nombreux blogueurs et adhérents du CGP participent à leur manière à cette commémoration sur le département de la Vienne. En cette année anniversaire de l’armistice, nous souhaitons mettre en avant le travail de ces bénévoles et passionnés qui contribuent au devoir de mémoire. Leur travail, qui parfois suscite peu de réactions de nous autres lecteurs, n’en est pas moins important. Bien au contraire ! Outre les pistes de recherches qui sont évoquées, les portraits qui sont mis en avant sont toujours aussi émouvants. Ce n’est donc qu’un juste retour des choses de mettre en lumière ces combattants ordinaires.

Dans la Vienne, il existe un site incontournable : « Mémoire des poilus de la Vienne ».

Il a été créé par le regretté Frédéric COUSSAY, généalogiste et passionné par la Grande Guerre qui s’était lancé dans une tâche titanesque : honorer la mémoire de tous les soldats de la Vienne morts sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale.

Sur son blog, vous y trouverez peut-être le poilu de votre famille. Chaque poilu est recensé par commune ou par régiment et illustré soit par une fiche de Mémoire des Hommes, soit par une fiche matricule ou tout autre témoignage.

Sur France 3, Frédéric nous expliquait alors son projet et dans Centre Presse nous pouvons découvrir ou redécouvrir ses chroniques. N’hésitez pas à visiter également son blog « Généablogique » qui fourmille d’anecdotes locales.

Généathème : du bénévolat et du bonheur en généalogie

Par Maria (adhérente CGP n° 2866) et Franck FAUGÈRE (adhérent CGP n° 1801)

Pour le mois de décembre, Sophie BOUDAREL nous propose un nouveau généathème. Au choix, elle nous invite à parler du bénévolat ou de notre plus grand bonheur généalogique de l’année.

Pour ma part, je vais avoir du mal à dissocier les deux. La vie moderne que nous menons et les exigences toujours plus poussées du monde professionnel font que j’ai trouvé dans l’activité bénévole au sein du Cercle Généalogique Poitevin mon bol d’oxygène. Une des plus belles définitions du bénévolat que j’ai lue est la suivante : c’est l’art de la gratuité du coeur, du geste et du temps. Je me reconnais dans cette citation.

Après avoir passé plusieurs années en tant que simples adhérents et avoir bénéficié des relevés et autres recherches du cercle, il nous a paru évident avec mon mari de nous impliquer davantage dans l’association. Vous l’aurez compris la généalogie se pratique à deux chez nous et par conséquent ce billet sera écrit à quatre mains.

Expo poilus Montamisé

Exposition « les poilus de Montamisé » © CGP

Pour ma part, le bénévolat prend tout son sens dans un projet démarré l’année dernière et qui a pris une nouvelle direction cette année. Pour les journées d’échanges à Montamisé, avec une petite équipe de « nanas » hyper motivées, nous avions préparé une exposition sur les poilus de cette ville. Sur 26 panneaux, nous avions présenté leur généalogie accompagnée notamment par des photos qui évoquaient les lieux où ils avaient succombé et par ailleurs illustraient les conditions de vie qu’ils avaient certainement vécues. Ce travail a représenté de nombreuses heures de recherches sur les sites d’archives ou sur l’extraordinaire site de « l’argonnaute » dans lequel nous avons puisé l’essentiel des photos. Mais ceci n’est rien par rapport à l’émotion qu’a suscitée l’évocation de ce sujet. A la fin de nos journées d’échanges, nous avions décidé de faire don de cette exposition à la commune. Ainsi cette année, ce travail a de nouveau été exposé durant tout le mois de novembre à la médiathèque de Montamisé. Quel bonheur de savoir que les habitants ont pu voir ou revoir et même évoquer des familles qu’ils connaissent ! Quel bonheur également de savoir que ces panneaux ont servi à transmettre aux plus jeunes un petit bout de l’histoire de leur commune à travers l’évocation du sacrifice de ces poilus dont certains font peut être partie de leur famille !

voir le reportage de France 3  : http://urlz.fr/6hHS

Mon mari souhaite évoquer des événements plus personnels, je lui laisse la parole :

Au premier rang mon père âgé de 6 ans, au centre de la photo sa grand-mère Marie TABUTAUD et à droite son arrière-grand-mère Marie TABUTAUD dite "P'te Marie" en 1928 (collection privée)

Au premier rang Narcisse FAUGÈRE, mon père, âgé de 6 ans, au centre de la photo sa grand-mère maternelle Marie TABUTAUD et à droite son arrière-grand-mère Marie TABUTAUD dite « P’te Marie » en 1928 (collection privée)

Comment peut-on déterminer la date à partir de laquelle on a commencé à se frotter à la généalogie ? Première recherche en mairie, premier achat de revue spécialisée, première utilisation d’un logiciel de généalogie ou bien ne s’agit-il pas, tout simplement, de la première enquête familiale ? Mon père m’avait toujours dit que sa grand-mère, qui l’avait élevé, était originaire de Haute-Vienne. Son nom d’épouse était LEBEAU mais quel était son véritable patronyme avant son mariage ? J’aimais interroger sa fille, ma grand-mère paternelle, qui était donc une LEBEAU de naissance et qui aimait bien se prêter à ce jeu. « Ma mère était une TABUTAUD mon petit. » « Mais dis-moi mémé, comment s’appelait la maman de pépé ta belle-mère ? » « Elle s’appelait TABUTEAU également mais rien à voir avec ma mère. Elles n’étaient pas cousines d’ailleurs ça ne s’écrivait pas pareil ». L’ultime affirmation était sans recours : mes deux arrière-grands-mères ne pouvaient pas être cousines puisque le patronyme que chacune portait ne s’orthographiait de la même façon !

Plusieurs années plus tard, après avoir quelque peu étoffé mes recherches avec des méthodes plus rationnelles et effacé de mon raisonnement plusieurs clichés sur l’orthographe patronymique et l’utilisation des prénoms (état-civil ou prénom d’usage), je me concentrais sur ces patronymes TABUTAUD et TABUTEAU. C’est avec le premier que je rencontrais le plus de difficulté. Grâce aux AGL (Amitiés Généalogiques du Limousin), j’ai pu remonter jusqu’à l’arrière-grand-père de ma propre arrière-grand-mère Marie TABUTAUD mais trouver plus haut me semblait alors de la science fiction. Je restais ainsi longtemps bloqué sur mon ancêtre Gervais TABUTAUD qui s’était marié trois fois à Azat-le-Ris (87). Enfin, je découvrais un jour, grâce au CGP, que cet aïeul était né à Saint-Rémy-de-Montmorillon dans la Vienne en 1762 ! La suite demanda certes encore du travail mais au final le résultat longtemps pressenti et espéré était obtenu et incontestable : mes deux arrière-grands-mères étaient cousines à la huitième génération !

Il m’aura fallu plus de dix ans avant d’arriver à ce résultat. Dix années pendant lesquelles j’ai vécu avec cet ancêtre Gervais TABUTAUD qui avait connu deux veuvages et qui, comble de malchance pour le généalogiste, avait été victime d’une coquille de transcription d’état-civil pour son deuxième mariage. Le jour de ma découverte j’avais incontestablement connu la plus grande joie de ma passion de généalogiste.

Et puis, il n’y a pas encore trois semaines, le 1er décembre dernier pour être précis, je participais avec mon épouse à un forum de généalogie en région parisienne. À l’heure du déjeuner je me suis retrouvé voisin de table d’un Parisien particulièrement sympathique avec qui nous avons parlé, quelle originalité, de généalogie ! Au moment de nous séparer, Pierre, mon nouvel ami, me révéla qu’il avait un ancêtre ayant brièvement vécu dans la Vienne et que des TABUTEAU faisaient également partie de sa généalogie. Après échange de nos « gedcom », je découvris qu’il était également un descendant de mon ancêtre Gervais TABUTAUD. C’était la première fois que le pur hasard m’avait fait côtoyer un cousin relativement proche, par cette branche, avec qui j’avais partagé un moment très agréable. Cette boucle qui me fait remémorer les origines de ma quête familiale fut sans aucun doute mon plus grand bonheur généalogique de 2017.

dernier rang Marguerite TABUTEAU (grand-mère paternelle de mon père) avec son époux Louis FOUGERE et leur douze enfants en 1908 (collection privée)

Dernier rang Marguerite TABUTEAU (grand-mère paternelle de mon père) avec son époux Louis FOUGÈRE et leurs douze enfants en 1908 (collection privée)

 

Le château médiéval du Bignolas

Par Thierry PÉRONNET (adhérent CGP n° 154)

Vue aérienne de Bignoux © Photo Philippe MAGNAN

Vue aérienne de Bignoux © Photo Philippe MAGNAN (cliquez sur la photo pour l’agrandir)

L’ancien se cache partout y compris sous nos pieds et non pas seulement dans les vieux écrits. Quand on regarde une vue aérienne de Bignoux on remarque rapidement une anomalie dans le plan des routes, dans la répartition des constructions. Il y a un ensemble circulaire qui semble apparaître sans que rien dans le paysage n’influence la disposition urbaine, le terrain est très plat et nul ruisseau n’y serpente. On est sur le plateau calcaire entre les vallées du Clain et de la Vienne. L’association du « Patrimoine Bignolais » possède une vue aérienne datant des années 60, avant l’explosion des constructions nouvelles. Sur cette photo, des jardins dessinent un arc de cercle qui prolonge une courbe de la voie principale, courbe que nul accident du terrain justifie ; l’ensemble formant plus des trois quarts d’un cercle complet.

Comment expliquer ce cercle dans le tissu urbain ? Qu’est-ce qui a pu orienter ce singulier plan des propriétés ? Pourquoi la route s’incurve-t-elle sans raison ? Il faut chercher paradoxalement la solution dans la nature sans accident du terrain du centre-bourg de Bignoux et remonter le temps.

À la fin de l’Empire Romain, de la Pax Romana, les campagnes se sont révélées sensibles aux attaques de toutes sortes, armées en marche, bandes de pillards, raids de voisins belliqueux, ambitions de petits seigneurs locaux. La réponse a été de fortifier les villages en utilisant si possible une hauteur géographique. Pour les terrains plats, pour pallier au manque d’éminence naturelle, la solution a été de créer des espaces fortifiés sous forme de motte artificielle surmontée d’un rempart circulaire en rondins de bois, entourée d’un fossé défensif dont l’extraction des matériaux a servi à édifier la motte proprement dite.

Le village de Bignoux a dû posséder une telle infrastructure. Le temps et l’activité humaine ont fini par faire disparaître les éléments hors sol et aplanir le relief artificiel, comme beaucoup de ces constructions dont leur trace peut persister dans le cadastre, dans la disposition des terrains. On peut donc avancer sans trop de crainte que le singulier cercle dans l’espace urbain de Bignoux est à l’emplacement de son château médiéval disparu, l’impasse de la Vallée est son diamètre, elle révèle où devait se trouver l’entrée de ce fort, en son début.

On peut par ailleurs repérer des emplacements similaires mais moins visibles dans les communes de Liniers et de la Chapelle-Moulière proches de Bignoux où des voies de circulation s’incurvent sans raisons apparentes.

Photo aérienne de Bignoux © Google street view

Photo aérienne de Bignoux © Google street view (cliquez sur la photo pour l’agrandir)

Pourquoi devons nous écrire l’histoire de nos familles ?

Le Cercle Généalogique Poitevin a lancé il y a quelques semaines un atelier écriture pour donner la possibilité à ceux qui le souhaitent de partager leurs trouvailles et leurs histoires généalogiques.

La prochaine réunion est programmée le samedi 25 novembre à partir de 10 h au siège du CGP et toujours autour d’un petit déjeuner chaleureux. N’hésitez pas à venir pousser la porte.

Si vous ne pouvez pas venir mais que vous souhaitez participer à ce projet, faites le savoir à atelier_ecriture@herage.org.

Si l’idée vous séduit mais vous n’osez pas vous lancer, peut être serez vous convaincus par l’article de notre adhérente Yvette VUBET (CGP n° 173) qui avait été publié en mars 1998 et qui déjà à l’époque s’interrogeait sur la nécessité d’écrire !

Tout est dit : simplement mais passionnément ! Je vous laisse découvrir :

ECRIRE(publié dans le Herage n° 60, mars 1998, p. 6)

Quand je dis à mes amis, généalogistes ou non, que j’écris l’histoire de ma famille et celle des ancêtres de mes enfants, on me répond le plus souvent : « j‘aimerais bien le faire, mais je ne sais pas écrire » ou « je ne sais pas comment m’y prendre » ou bien encore « je n’ai pas le temps« … Le problème est le même pour tous.

Nous, les généalogistes, nous ne sommes pas forcément des écrivains, mais nous savons écrire. Le poète n’a-t-il pas dit « ce que l’on conçoit bien, s’énonce clairement« . Ainsi ce que nous connaissons bien, c’est-à-dire l’histoire de nos ancêtres, doit pouvoir s’écrire simplement.

Il ne s’agit pas de concevoir un livre avec de belles phrases, contenant les mots justes comme l’a fait Jean DELAY dans les quatre tomes de “Avant-mémoire” ou Marguerite YOURCENAR dans « Souvenirs pieux » et « Archives du nord ». Nos lecteurs seront moins nombreux !

J’ai pu constater que les anecdotes sur les ancêtres proches et les biographies reconstituées grâce à la généalogie que je leur raconte parfois, intéressent mes enfants ; mais ils oublient. D’où la nécessité d’écrire. Les grands arbres généalogiques ne les touchent pas, ils s’y perdent, quand nous, nous y montons avec délice ! Et puis, des noms, des dates, ce n’est pas vivant.

J’avais déjà écrit quelques histoires, depuis plusieurs années et je me disais qu’il fallait composer une histoire de Camille, mais comment faire ? que j’essayerai plus tard… Effectuant des recherches depuis presque quinze ans, j’ai pensé à cela en 1996 et j’ai senti que le moment était venu de mettre en forme mes recherches généalogiques en dehors des tableaux trop secs et des listes d’ancêtres qui n’intéressent que les spécialistes.

Pour commencer, j’ai donc écrit une introduction à ”La vie des ancêtres de nos enfants” dans laquelle, j’explique les régions d’origine différentes de leurs parents, leurs grands-parents étant venus de l’Est et du Berry la même année 1950 habiter à Châtellerault pour des raisons professionnelles. Puis j’ai résumé les points forts de la vie de leurs ancêtres, ceux sur lesquels je sais beaucoup de choses. Certains d’entre eux sont vraiment exceptionnels par leurs histoires peu communes. Ensuite, j’ai quand même fait un tableau pour qu‘ils se retrouvent un peu, avec leurs parents, leurs grands-parents et leurs huit arrière-grands-parents. Enfin, j’ai agrémenté tout cela avec des photos anciennes photocopiées laser, une véritable révolution de l’image, certaines photos jaunies sont plus belles en photocopies qu’en originales ! […]

Les généalogistes sont des gens actifs, ils s’intéressent à beaucoup de choses pour compléter l’histoire de leurs ancêtres et bien sûr ils manquent de temps, même si les activités n’existent plus. Pourtant, je pense qu’il faut prendre le temps d’écrire. Il faut le faire plus ou moins longtemps, par période, quand on en a vraiment envie. Il ne faut pas croire qu’on le fera plus tard, quand ? Les recherches ne sont jamais finies…

J’ai conscience actuellement d’être la seule à connaître l’histoire de notre famille ayant beaucoup interrogé parents et beaux-parents qui ne sont plus là. Je possède beaucoup de notes et de documentations, mais je suis seule à m’y retrouver ! Si je n’écris pas ce que je sais, cette mémoire sera perdue et ce serait dommage. Il en est de même pour tous, nous avons le devoir d’écrire.

Par ailleurs, les généalogistes connaissent beaucoup de choses intéressantes pour les autres : trouvailles, anecdotes, histoires curieuses ; la vie de certains de nos ancêtres sont de véritables romans. Alimentons les pages de nos revues généalogiques pour faire vivre nos cercles si utiles pour nos recherches. Chacun de nous peut le faire quelque soit son talent.

Ecrivons !