La congrégation des Filles de la Croix de Saint-André est fondée en France au début du XIXe siècle à la suite de la Révolution Française. Saint-André-Hubert FOURNET (1752-1834), curé de Saint-Pierre-de-Maillé, et Sainte-Jeanne-Élisabeth BICHIER des ÂGES (1773-1838), jeune fille du Poitou, fondèrent la congrégation en 1807 pour œuvrer auprès des pauvres.
Près de 100 ans plus tard, suite aux lois françaises sur les congrégations scolaires, c’est par l’intermédiaire de l’abbé A. BEAUREGARD, un prêtre d’Angoulême (Charente) qui s’occupait des Sœurs de Sainte-Marthe du diocèse d’Angoulême, que les supérieures des Filles de la Croix sont mises en relation avec S.Exc. Mgr Adélard LANGEVIN (1855-1915), archevêque de Saint-Boniface au Manitoba. C’est ainsi que les sœurs traversent l’Océan pour se rendre au Manitoba.
Les sœurs Agnès-Émilie, Flavia, Agnès-Saint Raphaël, Marie-Édithe, Émilie et Jeanne-Thérèse partent de la France le 26 septembre 1904 et arrivent à Winnipeg (MB) le 16 octobre 1904.
Du groupe des six pionnières arrivées au Canada en 1904, Sœur Flavia SLATTERY, irlandaise, était la seule à parler anglais. Avec son accent irlandais il lui fut confié la bonne marche du voyage. La bourse commune ne devait pas peser lourd… Aussi, en gare de Londres, les religieuses cherchaient un wagon de 2e classe « ou si possible de 3e classe » (aux dires de l’une d’entre elles), afin de se rendre à Liverpool, d’où elles s’embarqueraient pour le Canada.
Un Monsieur distingué, tout en se promenant et en feignant de lire son journal les entendit discuter et comprit vite que les voyageuses quittaient la France à cause des lois néfastes aux écoles de congrégations religieuses… Elles lui parurent plutôt pauvres avec leurs balluchons bleus, semblables à ceux des soldats et qui, à elles aussi, tenaient lieu de valises. S’approchant d’elles, il les conduisit vers un wagon de 1ère classe. La Sœur Économe prit peur et lui montra, en l’agitant, son porte-monnaie… Leur conducteur la rassura de son bienveillant sourire… Un autre voyageur leur souffla que leur protecteur n’était autre que le Roi d’Angleterre lui-même… Elles n’étaient pas au bout de leurs surprises car à Liverpool un goûter les attendait… Elles y furent accueillies gracieusement car Edward VII avait royalement payé leur dû, ce dont elles lui furent reconnaissantes en priant pour Sa Majesté pendant de très longues années…
Bref historique de la congrégation
Entre 1904 et 1905, 26 autres sœurs viennent les rejoindre. Au cours des trois prochaines années, les paroisses de Saint-Malo (Manitoba), Saint-Maurice de Bellegarde (Saskatchewan) et Saint-Adolphe (Manitoba) leur confièrent leurs écoles et couvent. Elles œuvrent aussi quelques années à l’Archevêché de Saint-Boniface et aux écoles industrielles de Fort-Alexandre (Manitoba), Sandy-Bay (Manitoba), Fort-Pelly (Saskatchewan) et Makinak (Manitoba). L’école de Saint-Adolphe est fondée en 1906 et comporte bientôt un pensionnat. Le couvent de Saint-Adolphe, devenu la maison centrale des Filles de la Croix au Canada, est agrandi en 1909 et en 1928.
En 1951, puisqu’une maison provinciale est construite à Saint-Boniface, le noviciat des sœurs est transféré à Saint-Adolphe. La congrégation est incorporée le 16 mars 1910 et s’étend à d’autres communautés des prairies : Willow-Bunch (Saskatchewan) en 1914, Lafleche (Saskatchewan) en 1915, La Salle (Manitoba) en 1927, Aubigny (Manitoba) en 1932, Saint-Claude (Manitoba) en 1934 et Montmartre (Saskatchewan) en 1952. En 1972, le premier numéro du périodique Ut sint unum (Qu’elles soient Un) est publié. Un comité avait été formé à Sainte-Croix dont le but était de diffuser des informations et nouvelles dans la communauté religieuse au Manitoba et en Saskatchewan. Le comité était formé des Sœurs Lucille MORIN, Madeleine BRUNET et Gabrielle-Marie. En 1993, la revue est renommée Reflets canadiens.
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