Pour le mois de décembre 2019, nous vous proposons d’ouvrir la boîte à souvenirs. Nous avons demandé à nos adhérents de bien vouloir partager des photos ou images et de nous dire en quelques mots ce qu’elles évoquaient pour eux.
Pour ce 24e et dernier jour de l’avent, j’ai gardé cette histoire proposée par Anthony Gourdeau car elle résonne comme un cadeau de Noël pour tout généalogiste qui est en quête de connaître le visage de ses ancêtres :
« Il y a quelques années, je découvrais mon arrière-grand-père Paul Douhéret (1907-1967), en photographie sur une carte postale représentant les magasins généraux DALLAIS Frères à COULONGES (86), où il était employé comme chauffeur routier dans les années 30 (Le pays montmorillonnais, tome II, de Gérard Simmat et Pierre Juchault, page 95). Cette commune peu touristique ne présente que très peu de cartes postales anciennes.
Dans ce même ouvrage, dans le chapitre concernant l’hôpital (page 111), j’y découvre un cliché représentant la cérémonie de remise de décorations, dans la cour principale, après la fin de la Première Guerre mondiale. Particularité des deux récipiendaires, ils ne possèdent plus leur jambe du côté droit.
Mon ancêtre Jean Douhéret (1874-1937), père du précédent, poilu et mutilé de la Grande Guerre, blessé par un éclat d’obus aux combats de Massiges le 25/09/1915, s’est vu amputer de la jambe droite et du pouce droit. Il est par la suite hospitalisé à l’hôpital de MONTMORILLON, en raison de son épouse domiciliée à COULONGES (1914-1926). Il reçoit une jambe de bois pendant sa convalescence.
Revenons à cette photographie de remise de décorations. Le jeune soldat de droite en uniforme est porteur de béquilles. Celui de gauche plus âgé en tenue civile, probablement réformé depuis plus longtemps, porte un béret et laisse apparaître l’extrémité d’une prothèse de jambe.
Dernièrement en consultant un site de vente en ligne spécialisé dans les cartes postales, j’ai découvert un cliché qui m’était inconnu à COULONGES.
Il s’agit d’un cliché des plus banal, représentant quatre cyclistes et un piéton posant sur la place de la mairie. Néanmoins, mon œil est attiré par un détail concernant le second cycliste à partir de la droite. En effet, je remarque qu’il n’a pas de jambe droite, celle-ci laisse apparaître en place une jambe de bois visible en agrandissant et colorisant le cliché. La tenue vestimentaire et le physique de l’intéressé correspond au décoré précédemment observé. Il s’agit très probablement de mon arrière-arrière-grand-père, pour lequel il n’existe aucune photographie familiale. »
Bonnes fêtes à tous !