Double mariage de Germaine POINT avec Marcel BOUTIN et de Henri POINT avec Maria ALLARD, coll privée Claude ALLARD
Pour le mois de décembre 2019, nous vous proposons d’ouvrir la boîte à souvenirs. Nous avons demandé à nos adhérents de bien vouloir partager des photos ou images et de nous dire en quelques mots ce qu’elles évoquaient pour eux.
Pour ce 13e jour, c’est Claude ALLARD qui prend la plume pour évoquer les mariages d’antan à travers ce double mariage :
« Autrefois, les mariages à la campagne étaient de véritables fêtes, lors desquels les familles avaient plaisir à se retrouver pour festoyer pendant 2 à 3 jours voire une semaine. Plusieurs jours avant la noce, toute la famille s’affairait pour préparer l’événement, car tout se passait en général dans la grange de la ferme familiale. Il fallait donc installer tables et bancs, décorer les lieux avec des fleurs fabriquées en papier par les femmes, monter l’estrade pour les musiciens et préparer le repas nuptial. Pour cela, les hommes de la famille des futurs mariés tuaient les volailles, le mouton, le cochon et les femmes fabriquaient les gâteaux. La couturière cousait la robe de mariée et celles des demoiselles d’honneur. Tous ces préparatifs étaient en général une affaire de famille. Les paysans avaient peu de moyens pour déléguer la préparation à des professionnels.
Le jour de l’événement, le cortège se constituait et allait, suivant le lieu d’habitation, à pied ou bien en carriole tirée par un cheval, à la mairie et à l’église ou bien au temple, accompagné par un musicien qui jouait de l’accordéon. Les paysans d’origine modeste, se sacrifiaient pour marier leur fille ou leur fils, mais il fallait marquer l’événement. C’est la raison pour laquelle, il n’était pas rare de voir un double mariage dans une même famille, le même jour. Il faut rappeler que tout au long de l’année, les paysans travaillaient très durement et gagnaient mal leur vie. C’était l’époque ou la mécanisation n’existait pas ou peu et tous les bras étaient nécessaires pour accomplir les travaux agricoles. La période hivernale était sans doute moins harassante que le restant de l’année, car la terre produisait moins et les récoltes étaient en sommeil. Pendant cette période de l’année, on pouvait souffler, même s’il fallait s’occuper du bétail. Donc très souvent, les mariages avaient lieu en hiver.
La photo ci-dessus est celle du double mariage de Germaine POINT avec Marcel BOUTIN et de Henri POINT avec Maria ALLARD. Germaine était la sœur d’Henri POINT. Ce double mariage a eu lieu le 26 novembre 1928 à Saint Sauvant dans la Vienne. Comme on peut le constater, la photo a été prise dans la cour de la ferme, au pied du « pailler ». On y voit donc les 3 familles POINT, BOUTIN et ALLARD, ce qui représente beaucoup de personnes.
Mon père, André ALLARD, âgé de 2ans et demi est assis sur les genoux de sa grand-mère maternelle, Pauline NAUD et à côté de ses parents, Henri ALLARD et Ernestine BONNEAU. Ils se trouvent au 1er rang tout à droite de la photo, et à droite de Maria ALLARD l’une des 2 mariées. A côté d’eux, à gauche, se trouvent mes arrières grands parents paternels, Alexandre ALLARD et Marie Madeleine PENNETAULT. Toujours au 1er rang, mais à gauche du 2ème marié, qui est Marcel BOUTIN, on trouve la famille BOUTIN et POINT .
On peut remarquer que les 2 mariées portent la même robe et le même voile. C’est une noce importante et j’aimerais beaucoup pouvoir identifier l’ensemble des personnes présentes. Si toutefois quelqu’un pouvait m’aider à identifier tous les participants à cette noce campagnarde, j’en serais bien sûr ravie.
Au-delà de cette quête, je trouve que cette photo est pleine de nostalgie et j’avais envie de la partager avec celles et ceux qui parcourons ces quelques lignes. »
Claude aime raconter l’histoire de ses ancêtres. Vous la retrouver régulièrement comme contributrice de la revue Herage. Elle a aussi participé au ChallengeAZ :
en 2018 avec R comme Rouillé, sauvetage d’un cimetière protestant et X comme Xansay le poilu voit rouge !
en 2019 avec C comme le certificat d’études de mon père, I comme l’Institut Régional du Travail Social de Poitiers, lieu de mémoire et P comme François le Poitevin, compagnon
Bonne lecture !