#ChallengeAZ │ E… Essomont, consentements multiples pour un mariage sous haute surveillance

Situation de la chapelle disparue d’Anxaumont sur le cadastre napoléonien © Archives départementales de la Vienne ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

ESSOMONT à ANXAUMONT, une paroisse disparue

Son nom vient du latin ECCLESIA DE EXCELSO MONTE qui signifie l’église du mont élevé (130 m). Mais elle connut beaucoup d’orthographes différentes : Essomont en 1252 – Enxomont en 1264 – Ecclesia de exomundo, de Essomonte – De Exceso monte en 1322 – Exomont en 1344 – St André d’Anxaumont en 1447 – Anxaumont en 1487 – Ansaumont en 1508 – Anxomond en 1547 – Anxaulmond en  1647 – En Saumon en 1748 – pour devenir définitivement ANXAUMONT. (Dictionnaire topographique du département de la Vienne, Gallica)

La Révolution érigea cette petite paroisse en commune, mais la déposséda de son église. Heureusement, si l’église est devenue une maison d’habitation, si le cimetière a disparu, les registres paroissiaux  de 1693 à 1792 ont été sauvés. En 1820, elle a fusionné avec Sèvres, en oubliant son nom. Mais il fut rappelé en 1939 pour devenir SÈVRES-ANXAUMONT.

Un mariage et de multiples consentements

Le 4 août 1767 a été célébré dans cette petite paroisse le mariage de François FOUCHER DAUBIGNY, fils de François et de Louise FLAMMANT, et Françoise DUNOYER, fille de Philippe Nicolas DUNOYER de Laubenelière et de Marie Thérèse DANFER. Les publications ont été faites dans les paroisses de Saint-Didier et Saint- Michel de Poitiers mais le mariage a été célébré dans la chapelle de Beaulieu dépendante de la paroisse d’Anxaumont. Cette chapelle Notre-Dame a été fondée en 1657 par Martial de LA MONNERIE et son épouse Anne CHESSÉ. (Il serait intéressant de chercher le lien avec l’un ou l’autre des mariés)

A la lecture de l’acte de mariage, on constate que de nombreuses personnalités sont intervenues pour que la cérémonie puisse avoir lieu.

Tout d’abord, il a fallu une autorisation de l’évêque pour que le mariage soit célébré dans cette chapelle et pour que ce soient les curés de Saint-Didier et d’Anxaumont qui officient.

L’évêque autorise « M. le curé de St didier ou autre » de procéder au mariage « dans la chapelle de la maison de beaulieu paroisse d’anxomont », août 1767 ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

Le curé de Saint-Didier « consent que monsieur le curé Dansaumont ou quel autre prestre il voudra commettre, donne la bénédiction nuptiale aux dites parties contractantes quand il le jugera à propos », Poitiers 3 août 1767 ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

Puis, le futur marié ne devant pas être majeur, son père devait donner son consentement. On peut même penser que le futur marié et son père étaient fâchés puisque c’est sa sœur, Marie Louise Thérèse, qui a intercédé auprès du père pour obtenir son consentement en lui détaillant toutes les qualités de Françoise DUNOYER. Le père qui habite à Tours a répondu ce qui suit :

Acte de consentement du père du futur marié déposé à Tours le 24 juillet 1767

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« Ma chere fille jay été étonné que votre lettre ne me sois parvenue que hier sur les six heures du soir étant dattée du huit du présent mois ; je ne pouroist que vous souhaiter ardemment que j’accorde a votre frère mon consentement pour quil epouse la demoiselle quil a en vue, pour vous satisfaire l’un et l’autre, persuadé dailleurs quelle a toutes les qualités dont vous me faittes le détail par votre lettre. Je vous envoye … mon consentement l’heure de la poste me presse ce qui fait que je ne métend pas davantage, votre père signé Foucher Daubigny. […].Je soussigné Foucher Daubigny père de François Foucher son fils consent qu’il contracte son mariage et quil epouse mademoiselle Desnoyer. En foy de quoy jay signé, signé Foucher Daubigny »

 

 

Cette lettre a été contrôlée, certifiée et enregistrée à Tours chez Maîtres DREUX et HUBERT…

Consentement de Mr Foucher Daubigny père du futur marié, certifié et contrôlé par le cabinet de notaire de Tours ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

… Et c’est Louis Nicollas RESTRU, conseiller du roy, qui a certifié que ces notaires étaient bien de Tours !

Certificat de Louis Nicolas RESTRU, conseiller du roi ▲ clic sur l’image pour l’agrandir

Les publications faites « sans qu’il se soit trouvé aucun empêchement canonique ni civil » et après présentation « du consentement spécial et pouvoir » portés par « Maître Felix François GOUPY greffier des eaux et forêts de Poitiers, ami du marié », le mariage a enfin été célébré le 4 août 1767 en la chapelle d’Anxaumont.

Les mariés et témoins ont signé !

Clôture de l’acte de mariage. Les mariés et les témoins ont signés. © Archives départementales de la Vienne ▲ clic sur l’image pour l’agrandir


Sources : 

Ci-dessous cartographie des lieux cités au cours de ce Challenge AZ.
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