Prochain rendez-vous : salon de la généalogie à la Mairie du XVe

Cette année encore le Cercle Généalogique Poitevin sera présent au prochain grand salon de la généalogie organisé à la Mairie du XVè arrondissement de Paris en partenariat avec Archives et Culture et Geneanet. Il aura lieu du 15 au 17 mars prochain.

Ce salon est ouvert à tous, amateurs ou professionnels, débutants, passionnés ou acharnés. De nombreuses associations de généalogie seront présentes. Vous trouverez également de nombreux stands qui pourront répondre à différentes thématiques comme faire de la généalogie à l’école, retrouver l’histoire d’une maison ou vous guider pour faire des recherches sur vos ancêtres espagnols, belges, maltais, etc. Vous aurez également accès à des conférences.

Vous pouvez consulter le programme sur le site du salon et venez nombreux à notre rencontre.

Suivez nos rendez-vous sur le calendrier du blog.

Centenaire 14-18 dans la Vienne #3

Blog hommage à Denis SOUCHAUD (1880-1915)

Pour ce troisième volet, nous vous présentons le blog consacré à Denis SOUCHAUD, soldat du 268e régiment d’infanterie de réserve, mort en mai 1915. Ce blog a été créé par son arrière-arrière petit fils qui par ce biais rend hommage à son ancêtre.

Denis SOUCHAUD est né à Adriers en 1880. Il est le fils de Louis et Marie MICHARDIERE. La fratrie est constituée de 3 sœurs et 3 frères. Il épouse Louise VIGNIER, fille d’Etienne et Anne BUGEAU, en 1903 à Adriers. Lorsqu’il est mobilisé en aout 1914, il laisse derrière lui sa femme et ses 4 enfants ainsi que sa mère veuve depuis 1894. Il tombera le 04 mai 1915 dans les combats de Belgique.

Comme de nombreuses familles, Marie MICHARDIERE verra partir ses 4 fils à la guerre ainsi que ses 3 gendres et 1 petit fils. 2 de ses fils y resteront (Denis et Louis). Les autres reviendront estropiés et marqués par l’enfer qu’ils auront vécu.

généalogie de la famille SOUCHAUD d'Adriers

Arbre famille SOUCHAUD

Le blog retrace pas à pas le parcours de Denis jusqu’au moment fatidique. Il est relayé sur le profil facebook « Denis Souchaud » où l’on peut suivre cette famille durant cette terrible épreuve par le biais du partage de nombreux témoignages et photos et une documentation fouillée sur le parcours des régiments où étaient affectés ces soldats.

Avec l’autorisation de l’arrière-arrière petit-fils de Denis SOUCHAUD, voici quelques unes des photos qu’il a partagées sur son blog.

Denis SOUCHAUD (1880-1915)

Baptiste SOUCHAUD, frère (° 1887)

Pierre SOUCHAUD, frère (° 1883)

Louise VIGNIER, veuve SOUCHAUD, et ses 4 enfants

 

 

 

 

 

CGP et Archives 86 : un partenariat au service de tous

Signature d'une convention entre le Cercle Généalogique Poitevin et le Conseil départemental de la Vienne pour la numérisation d'actes notariés.

Bruno BELIN, président du CG86, et Thierry CHESTIER, président du CGP, poursuivent leur partenariat par la signature d’une nouvelle convention. Photo © A. Emeriault

Fin décembre 2017, les Archives départementales de la Vienne avaient déposé un cadeau de Noël en mettant en ligne les minutes de notaires rendues incommunicables en raison de leur état matériel. Cette mise en ligne est le fruit d’un partenariat entre le Cercle et les Archives départementales signé en 2009. Ainsi des bénévoles du Cercle ont entrepris durant de nombreuses heures la numérisation de près de 272 000 documents qui aujourd’hui sont mis à la disposition du plus grand nombre.

Ce lundi 05 mars, Bruno BELIN, président du conseil départemental et Thierry CHESTIER, président du CGP, ont souhaité poursuivre ce partenariat avec la signature d’une nouvelle convention. Le nouveau projet porte sur la numérisation des tables de l’enregistrement. Ces tables sont extrêmement utiles aux généalogistes amateurs que nous sommes. Elles vont nous permettent de retrouver des actes notariés et enrichir ainsi l’histoire de nos familles.

Nous faisons appel à toutes les bonnes volontés parmi nos adhérents qui souhaiteraient participer à ce projet collaboratif. N’hésitez pas à vous faire connaître  en envoyant un message à cgp@herage.org.


Vous pouvez consulter les actes numérisés sur le site des Archives départementales de la Vienne : lien ici

Mémoires d’une famille de tailleurs d’habits à Poitiers

Par Jean MOUSSU (adhérent CGP n° 1225)
Portrait de Paul WEIMANN, tailleur d'habits à Poitiers

Portrait de Paul WEIMANN vers 1880 – (collection privée J MOUSSU)

Paul WEIMANN et Jeanne ORRILLARD se sont mariés à Poitiers le 28 septembre 1874, le contrat de mariage ayant été passé le 25 septembre 1874 devant Maître LANGEVIN notaire à Poitiers. L’époux était âgé de 21 ans et l’épouse âgée de 22 ans. En l’espace de 9 ans, le couple a eu six enfants, dont l’un est mort en bas âge. Sont restés un garçon et quatre filles qui se sont tous mariés à Poitiers.

photo de rassemblement des écoliers de l'école Saint Stanislas à Poitiers vers 1908

Ecole Saint Stanislas vers 1908 – (Fonds Gérard SIMMAT)

Paul WEIMANN était né le 15 octobre 1852 à Poitiers. Tailleur d’habit, il avait un magasin vers le palais de justice, et employait une dizaine de personnes. Il faisait tous les uniformes pour le collège Stanislas. Son domicile se situait au n° 6 rue Saint Didier. Cette rue s’appelle maintenant rue du Palais de justice, le changement de dénomination de la rue ayant eu lieu en 1895.

La nourrice des enfants WEIMANN habitait Chasseneuil, ce qui explique pourquoi Paul aimait y aller à la pêche. Malheureusement, il est tombé dans le Clain et il en est mort à la suite d’une congestion (ou pneumonie), étant resté toute la journée mouillé. C’était le 29 août 1885  et il était âgé seulement de 33 ans.

Portrait de Jeanne Delphine ORRILLARD, veuve WEIMANN, vers 1900, mercière à Poitiers

Portrait de Jeanne Delphine ORRILLARD vers 1900 – (collection privée J MOUSSU)

Son épouse Jeanne Delphine ORRILLARD, née le 26 octobre 1851 à Poitiers, s’est donc retrouvée veuve à 34 ans avec six enfants âgés de 11 mois ½ à 10 ans. Son deuxième fils est mort la même année d’une méningite, le 21 octobre 1885 soit deux mois après son père. Il était âgé de 5 ans ½.

Après la mort de son mari Jeanne Delphine ORRILLARD a tenu une boutique de broderie mercerie qui se trouvait à coté de chez Funk chocolatier dans la rue Gambetta (mais elle n’y habitait pas).

Gérard SIMMAT évoque ce magasin dans son ouvrage page 71 « Poitiers flâneries » (Editions du Pont Neuf 1995) lequel est une description des commerces que pouvait rencontrer un visiteur de Poitiers au début du XXe siècle : « au n° 44 mercerie bonneterie, lingerie, corsets et ganterie de la veuve Weimann à laquelle succéderont les demoiselles Charpentier. Au n° 42 la pâtisserie E Fink ».

Publicité pour l'ancienne maison Weimann, tailleur d'habits à Poitiers

Publicité ancienne maison Weimann

Il est aussi évoqué dans ce même ouvrage, page 61, l’existence au n° 11 de la rue Gambetta de l’« ancienne maison Weimann » tenue par « M Maillet gendre et successeur de J Escouet tailleur civil et militaire ». « La rue Gambetta est issue par arrêté municipal du 7 octobre 1895 de la rue St François, rue de la maire et de la rue St Porchaire » (illustration page 128).

Jeanne Delphine ORRILLARD était âgée de 69 ans lors de son décès. Lors de sa sépulture, la famille a suivi le corbillard à pied de son domicile Grand rue jusqu’au cimetière de l’hôpital des champs.

photos privées des enfants du couple WEIMANN - ORRILLARD, tailleur d'habits à Poitiers

arbre de parente et photos des enfants WEIMANN – (collection privée J MOUSSU)

Le chapelain, ma femme… et moi

Mars et Venus surpris par Vulcain par Louis-Jean-François LAGRENEE (1725-1805) Musée du Louvre

Mars et Venus surpris par Vulcain par Louis-Jean-François LAGRENEE (1725-1805) Musée du Louvre

Parmi les documents relatifs à l’histoire du Poitou qui sont consultables sur Gallica, nous trouvons 12 volumes qui regroupent les actes royaux du Poitou entre 1302 et 1483. Il s’agit du « Recueil des documents concernant le Poitou contenus dans les registres de la chancellerie de France » qui avait été publié au XIXe siècle par Paul GUERIN (1845-1911), archiviste-paléographe aux Archives nationales.

Ces textes révèlent des renseignements sur les institutions et l’histoire des villes ou des communautés religieuses mais également sur les mœurs de la population.

Au détour des textes qui sont au demeurant très sérieux, nous avons déniché cette lettre de rémission dont l’histoire est digne d’un vaudeville qui aurait pu inspirer quelques bons auteurs de comédies de boulevard. (parution dans le Herage n° 45)

Rémission accordée à André GAUVAIN, de Senillé, pour le meurtre de frère Jean TRANCHÉE, religieux de Saint-Hilaire de la Celle et chapelain de Senillé, qui avait séduit sa femme.

Charles, par la grâce de Dieu roy de France, nous faisons savoir à tous, présents et avenir, que nous a été exposé la cause d’André GAUVAIN, pauvre laboureur de la paroisse de Senillé près Châtellerault.

La nuit suivant le dimanche après la dernière Toussaint, le dit exposant et sa femme étaient couchés en leur lit bien tard et lui endormi, lorsque feu frère Jehan TRANCHÉE, religieux de Saint Hilaire de la Celle et chapelain de la dite paroisse, est venu dans sa maison et s’introduisit dans le lit où lui et sa femme étaient couchés et se prit à la dite femme pour avoir sa compagnie charnelle.

Alors que le dit exposant s’éveilla et entendit que le dit religieux se couchait au côté de sa femme et voulait avoir sa compagnie, il en fut très courroucé. Le dit exposant se prit au dit religieux et pensa le frapper d’un bâton, mais le dit religieux s’échappa et s’en alla de la maison. Le dit exposant irrité par les faits, frappa un peu sa femme, et lors, ainsi comme il la battait, le dit religieux l’entendit et vint à la porte du dit exposant, en lui disant : « villain matin, tu as battu et bas ta femme pour et en despit de moy. Ys hors de ton hostel, car il n’est plus riens de toy », et plusieurs autres menaces et paroles injurieuses.

Alors le dit exposant prit en son poing une petite hache et sortit. Et sitôt dehors, le dit religieux lui couru après et voulut le frapper violemment d’une grande barre de bois qu’il tenait en sa main ; et ainsi comme le dit exposant vit venir le coup, se recula un peu et pour peur que le dit religieux ne le tua et pour parer à son malice, le frappa à la tête d’un seul coup de la dite hache. Après ce coup, le religieux s’en alla chez lui et se coucha en son lit. Parce que le dit religieux ne se fit point visiter ou autrement, mort s’ensuivit en sa personne. Le dit exposant, redoutant la rigueur de la justice, s’est absenté du pays, où il n’oserait jamais retourner, si notre grâce ne lui était accordée.

En nous requérant humblement, vu que le dit exposant a toujours été de bonne réputation, renommée et conversation honnête, sans avoir été accusé d’aucun autre vilain blâme et qu’il est chargé de femme et de 4 petits enfants, lesquels sont en aventure d’être à tout jamais pauvres et mendiants, sur ce nous voulons lui accorder notre grâce.

Pour quoi nous, ces choses considérées, etc., à André GAUVAIN, au cas dessus dit, avons acquitté, remis et pardonné, etc. Donnons en mandement au bailli des ressors et Exemptions de Touraine, d’Anjou, du Maine et de Poitou, etc. Donné à Tours, au mois de novembre l’an de grâce mil trois cent quatre vingt et onze, et de notre règne le 12e.

Source : Les Archives historiques du Poitou volume 6 (lien Gallica)

Amour, amour, quand tu nous tiens,
On peut bien dire :  » Adieu prudence! »
(Le loup amoureux, Jean de La FONTAINE)